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M. OU Qiang (Oscar), SK 2012, cofondateur de Versa Inc, entrepreneur dans le secteur de l'IA en Chine

30 août 2018 Parcours

Le 29 août 2018 s’est tenue notre première discussion du mercredi de ce semestre sur le campus de Suzhou. Nous avons eu la chance d’accueillir M. OU Qiang (Oscar), SK 2012, cofondateur de Versa, Inc. Il nous a fait part de son brillant parcours d’entrepreneur dans le secteur de l’IA en Chine. Cette conférence a été une formidable opportunité pour les étudiants intéressés par les technologies de l’IA et la façon d’intégrer ce fabuleux secteur. Commençons par une présentation de M. OU Qiang (Oscar).

 

Qu’est-ce que Versa ?

Versa est la meilleure application de création visuelle dotée d’une technologie d’intelligence artificielle avant-gardiste. Cette technologie futuriste transforme vos photos (et plus tard les vidéos) en un tableau de maître. Elle vous permet de modeler les éléments de la photo chargée en quelques clics. C’est comme une version mobile de Photoshop. Elle permet à l’utilisateur lambda de créer des œuvres d’art visuel sans compétence professionnelle.

Vous imaginez, l’IA dessine. Tout le monde peut être un artiste.

Dans le contexte actuel, où l’IA révolutionne notre quotidien, Versa « apporte aux créateurs les outils » en leur offrant un « terrain de jeu » et permet aux meilleurs scientifiques et créateurs de produire et créer des expériences amusantes et intéressantes. Il s’agit de la plus incroyable des apps de création visuelle à l’ère de l’IA. Neuf mois seulement après la mise sur le marché, le nombre d’utilisateurs enregistrés de Versa a dépassé la barre des 12 millions. Parmi ces utilisateurs, on compte de nombreux artistes et photographes professionnels qui utilisent Versa pour recréer leur travail. Récemment, l’université Jiao-tong de Shanghai et Versa ont annoncé la création d’un laboratoire partagé sur la neurologie et l’intelligence artificielle. 

 Pourriez-vous nous présenter Versa ? Quel est l’avenir de Versa ?

 

2017 : la grande année de l’IA

Alors que la plupart pensent que l’IA est réservée aux grandes entreprises, Versa croit que les petites structures peuvent également se doter de cette technologie puissante. En effet, une réelle intelligence artificielle n’est pas basée sur le Big Data, qui, de par son coût, reste uniquement accessible aux gros budgets.

Avril 2017
Avec la série de financement providentiel de 6 millions menée par Zhen Fund et suivie par l’Innovation Angel Fund, Versa se lance dans le mariage de la culture et de l’IA.

Août 2017
Versa lance sa première app de traitement d’image par IA.

Septembre 2017
Les téléchargements de l’app Versa passent la barre des 300 000 utilisateurs.

Octobre 2017
Versa reçoit une série de financement pre-A de Sequoia Capital, pour un montant équivalant à 30 millions ¥.

Mai 2018
Le nombre total d’utilisateurs de Versa dépasse les 12 millions.

Depuis le 10 août 2018, la nouvelle version de l’app est disponible sur l’Apple Store. Elle intègrera les marchés Android d’ici la fin août.

 

Bureaux à Paris et San Francisco

Actuellement, Versa prévoit l’ouverture de bureaux à Paris et San Francisco et attend une grande variété d’utilisateurs dans la région. Versa vous encourage à envoyer votre CV pour obtenir un stage ou un emploi (annonces disponibles en ligne en Chine). Versa a hâte de voir s’exprimer votre créativité !

À l’origine, l’intention de Versa était de donner des outils aux créateurs. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, Versa se targue de nombre de performances mondiales, notamment en matière de transfert de style d’image/vidéo, de segmentation sémantique d’image/vidéo, d’estimation de pose 3D pour appareil monoculaire, de modélisation de visage à 40 000 points. Toutes ces performances technologiques sont de véritables innovations.

Notre objectif est de concevoir le plus incroyable des outils de création pour les créateurs. Par la suite, Versa ajoutera de nouveaux styles et améliorera la vitesse de calcul. D’autres produits fascinants sont également à prévoir.

En parallèle, Versa travaille activement à la création de la « Versa Intelligence Alliance » (VIA), qui réunira de nombreux artistes, designers, architectes, institutions, galeries d’art, musées et festivals artistiques à travers le monde. VIA lancera bientôt le Versa Space, un espace hors-ligne permettant de créer une expérience interactive et hautement performante mêlant IA et art. Elle organisera régulièrement des expositions et des forums offrant aux créateurs une plateforme pour communiquer et apprendre, ainsi que pour explorer les possibilités qu’offre l’alliance de l’IA et de la culture.

Ce sera un véritable paradis pour les utilisateurs qui veulent faire parler leur imagination. L’IA leur apportera une expérience créative unique.

 

Comment Versa allie-t-elle IA et culture ?

Commençons par présenter brièvement notre technologie d’IA.

Avancée technologique de Versa
Les IA de la plupart des entreprises sont constamment alimentées par des données afin d’en améliorer le fonctionnement. Par exemple, si vous voulez apprendre à une IA à identifier un chat, vous devrez lui présenter environ 80 000 images, alors qu’un enfant, comme chacun le sait, n’aura besoin de voir que deux images. Quelle est la différence ?

 La différence réside dans le fait que la méthode cognitive d’un être humain est basée sur un apprentissage conceptuel, ce qui est totalement différent de celle des machines qui se contentent d’accumuler des données. Pour reprendre l’exemple précédent, l’algorithme de l’IA de Versa n’a besoin que de 300 images avant de pouvoir reconnaître un chat et nous tentons de nous rapprocher toujours plus des capacités d’un être humain. Pour arriver à cela, nous avons décidé de nous tourner vers le « brain-like computing », qui consiste à simuler les capacités d’apprentissage conceptuelles d’un cerveau humain, ce qui représente un défi technique très ambitieux. Notre équipe scientifique a surmonté de nombreux obstacles et a réalisé de véritables performances sur le plan mondial. Weijie Zhao, CTO de Versa, a proposé la première théorie du « brain-like computing », ConceptNet, qui permet à l’IA de Versa d’être complètement indépendante du Big Data.

Création culturelle

Nous croyons que la technologie ne doit pas servir uniquement aux secteurs traditionnels. On entend beaucoup parler de conduite autonome, de trading quantitatif et de sécurité, mais notre jeune équipe veut en faire quelque chose de différent, de plus amusant. Comme l’algorithme de notre IA n’est pas basé sur le Big Data, nous savons que l’annotation de données et les serveurs GPU sont très onéreux et souvent inaccessibles pour les créateurs et petits studios indépendants. Mais notre technologie ne présente pas ce genre de problèmes. Par cohérence avec notre intention et les caractéristiques de notre technologie, nous avons choisi ce domaine et le marché du divertissement en Chine pèse 500 milliards de yuans.

 

Pouvez-vous nous parler de vos études et stages réalisés avec SKEMA ?

J’ai étudié la sécurité informatique lors de mon stage de premier cycle en Chine. Entrepreneur dans l’âme, j’ai essayé de monter une entreprise dans ce domaine lors de mes études de premier cycle, mais l’expérience n’a pas été concluante. J’ai associé l’échec de cette initiative à un manque de compétences en gestion, ce qui m’a donné envie d’étudier la gestion.

Début 2008, je suis venu étudier en France. Après avoir mené des études d’ingénieur, j’ai décidé de rejoindre une école de commerce ayant une bonne filière en gestion de projets en France. J’ai découvert que le cursus PPMBD de SKEMA était idéal pour cela et jouissait d’une très bonne réputation pour la gestion. Au printemps 2010, je me suis alors inscrit au programme MSc Project and Programme Management & Business Development de SKEMA.

J’ai effectué deux stages durant mon séjour en France. Le premier était un stage de prévente technique pour la région EMEA dans le service marketing du groupe Alcatel-Lucent en France. La procédure de préventes nécessite les aptitudes d’un ingénieur et d’un commercial. Elle consiste en l’apport de solutions techniques répondant au besoin d’un client potentiel. Ce poste correspondait à l’expérience professionnelle que j’avais acquise durant le premier cycle et aux connaissances marketing apprises à SKEMA.

Ensuite, j’ai intégré le service Banque d’investissement de la Société Générale (SGCIB) en tant que stagiaire pré-embauche. Grâce aux connaissances en gestion de projet acquises chez SKEMA (SKEMA délivre les trois principales certifications en gestion de projets dans le monde, PMI aux États-Unis, Prince2 et MSP au Royaume-Uni et P2M au Japon), je me suis rapidement adapté au secteur de la banque d’investissement. Pour les nouveaux arrivants, il est essentiel d’appréhender les méthodes et procédures de travail de l’organisation afin d’être efficace le plus rapidement possible. J’ai remarqué que la méthode de gestion des risques de la banque d’investissement correspondait globalement aux systèmes britanniques MSP et Prince2. Il s’agissait là de l’atout le plus utile que m’a apporté SKEMA, j’ai donc pu mettre mes connaissances en application.

Durant mon stage, j’ai pu mesurer toute la qualité de ma formation. Lorsque le service des RH a appris que j’étais toujours étudiant chez SKEMA, le salaire de mon stage est passé de 1 500 € à 1 700 €. Même si ce n’était que 200 €, je me suis rendu compte que SKEMA était globalement réputée dans le secteur bancaire.

 

L’an prochain, SKEMA ouvrira un programme MSc en collaboration avec Microsoft afin de promouvoir l’intelligence artificielle dans les cursus de SKEMA. Qu’auriez-vous à dire à un étudiant intéressé par l’un des cursus concernés ?

L’IA peut sembler encore inaccessible aujourd’hui, mais en réalité, il faut penser au fait que l’électricité, Internet ou la voiture étaient considérés comme des technologies irréalistes au début. Maintenant, elles sont devenues des technologies de base, omniprésentes dans nos sociétés. Gardez les utilisations potentielles en tête. C’est la philosophie de Versa. L’IA est une manière de penser.

Aujourd’hui, vous n’avez plus besoin de penser à la manière dont une voiture est fabriquée. Vous n’avez qu’à penser à obtenir votre permis. Pour l’IA, c’est la même chose. Tant que nous savons articuler un projet autour des sept principaux enjeux de l’IA, l’algorithme permettant de résoudre le problème sera développé par des milliers de scientifiques. Il suffit de savoir comment choisir. À l’avenir, si l’on souhaite utiliser l’IA pour résoudre un problème, nous n’aurons qu’à trouver une petite quantité de données, analyser le vrai problème, puis cliquer sur « Exécuter ».

En tant qu’étudiant en école de commerce, il faut apprendre à comprendre le contexte technique et la direction du développement, à appréhender la valeur potentielle de l’IA et à utiliser les outils d’IA pour l’avenir. Je pense que le lancement de ce cursus à SKEMA est très inspiré et tourné vers l’avenir.

 

J’aimerais donner deux conseils aux étudiants intéressés ou découragés par l’IA :

  1. Ne vous posez aucune limite.
  2. Trouvez ce qui vous intéresse et appréciez-le.

Lorsqu’on commence à apprendre l’IA, nous devons avoir une compréhension basique de sa technologie, ce qui ne nécessite pas d’avoir des connaissances techniques, mais simplement un esprit logique. N’ayez pas peur la première fois que vous aurez affaire à l’IA. Ensuite, gardez en tête ce que vous voulez faire de cette technologie.

 

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant à SKEMA ?

  1. Faites plus de stages dans diverses entreprises, faites bon usage de l’année sabbatique. Découvrez plusieurs grandes entreprises.
  2. Ne faites aucun compris sur les choses que vous aimez.
  3. Récemment, le classement mondial de SKEMA a connu une vive progression et j’en suis très heureux. Je pense que ce qui fait de SKEMA une bonne école est la qualité des étudiants qu’elle a formés. Je crois qu’un jour SKEMA deviendra une grande école et que ces diplômés seront de grands SKIEMENS.

 

Soyez jeunes, agissez en tant que tels et faites ce que vous avez envie de faire !

 

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