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Yueming Zhang (SKEMA 2017) : « Il est important pour moi d'allier tradition et modernité »
Yueming Zhang (SKEMA 2017) est diplômée d'un MSc in Auditing, Management Accounting & Information Systems de SKEMA Business School. L’alumna a entrepris un périple inédit en voiture électrique, reliant Suzhou, en Chine, au campus Grand Paris pour promouvoir la broderie traditionnelle de Suzhou. À travers cette initiative, elle souhaite non seulement faire rayonner l’art ancestral de la broderie mais aussi soutenir les femmes en situation de handicap, le tout sur fond de valeurs de durabilité…
Yueming, vous venez d’entreprendre un voyage entre Suzhou et Paris, sur la célèbre Route de la Soie, pour promouvoir la broderie de Suzhou et soutenir les femmes en situation de handicap. Qu'est-ce qui vous a poussé à entreprendre ce périple ?
Je voulais retracer la route de la soie à ma façon, en y associant un art qui me tient à cœur : la broderie de Suzhou. Cette forme d'art fait partie des richesses culturelles immatérielles de la Chine et ce voyage était pour moi une façon de reconnecter les gens à travers l’art et le patrimoine culturel. Ce projet s’inscrit également dans une démarche de sensibilisation aux enjeux sociaux. Je soutiens les femmes handicapées qui perpétuent ce savoir-faire.
Vous avez traversé plus de 20 pays et votre voyage a été une véritable aventure. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce choix de relier Suzhou à Paris en voiture électrique ?
Le trajet de Suzhou à Paris est symbolique. Il retrace une partie de l’histoire culturelle qui lie l'Orient et l'Occident, mais il représente aussi un engagement envers le développement durable. J’ai décidé de choisir une voiture électrique pour minimiser mon empreinte carbone tout au long du parcours. Il était important pour moi d'allier tradition et modernité, et de prouver qu'il est possible de concilier le respect du patrimoine et les préoccupations environnementales.
Vous avez fondé votre marque, Yasong, qui connaît un grand succès en Chine. Comment avez-vous intégré des éléments traditionnels comme la broderie pour obtenir une approche plus moderne ?
Quand je suis rentrée en Chine après mes études en France, j’ai découvert que la broderie de Suzhou était majoritairement pratiquée par des personnes âgées, et que les jeunes s’y intéressaient peu. Lors de mon séjour en France, j’ai visité de nombreux musées et expositions, et cela m’a montré que l’art pouvait être accessible à tous. J’ai donc eu envie de dépoussiérer cette tradition en créant une marque moderne qui parle aux nouvelles générations, notamment à travers les réseaux sociaux comme Douyin (TikTok en Chine, NDLR). Aujourd'hui, je partage régulièrement des lives sur l’histoire et les techniques de cet art pour sensibiliser et éduquer un public plus jeune.
Votre engagement va au-delà de la promotion culturelle, vous contribuez également à aider des femmes en situation de handicap. Comment cet aspect caritatif s'intègre-t-il dans votre projet ?
L’art de la broderie est un savoir-faire précieux, mais il peut aussi être un vecteur d’autonomie pour les femmes en difficulté. En arrivant à Paris, je vais organiser des livestreams de vente dont une partie des bénéfices sera dédiée à des programmes de formation professionnelle pour ces femmes. L’objectif est de leur donner les outils nécessaires pour qu'elles puissent s’épanouir et subvenir à leurs besoins à travers leur travail.
Votre projet semble à la fois culturel, social et environnemental. Pensez-vous que ce type d'initiative peut inspirer d'autres entrepreneurs ?
Je l’espère vraiment ! Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où il est crucial de penser à l’impact que nos actions peuvent avoir sur le monde. Je veux montrer qu’il est possible de préserver notre patrimoine tout en s’engageant dans une démarche éthique et durable. En tant qu’entrepreneurs, nous avons une responsabilité envers les générations futures, et je crois fermement que l’innovation peut aller de pair avec le respect de nos traditions.
Quels sont vos prochains objectifs après cette aventure ?
Je voudrais continuer à développer Yasong et à explorer de nouvelles façons d’intégrer d’autres formes de patrimoine immatériel dans mes créations. Mais surtout, je souhaite continuer à soutenir des initiatives qui permettent à des femmes d'acquérir de nouvelles compétences et de devenir plus autonomes. Je rêve que la broderie de Suzhou puisse se diffuser à travers le monde tout en soutenant celles qui la font vivre.
Interview réalisée par SKEMA Business School