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Henri Bervick (SKEMA 2010) : une devise « créer du lien »
Henri Bervick (SKEMA 2010) a fondée en 2020 l’Équipée Verte, un service de team building RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) proposant aux entreprises de construire ou reconstruire une vraie cohésion dans leurs équipes, et créer du lien avec leur territoire.
Son objectif RSE : créer du lien entre les entreprises, les collaborateurs, et les acteurs du patrimoine local. Un parcours atypique depuis sa sortie de SKEMA qu'Henri nous dévoile dans son interview.
Comment êtes-vous devenu un entrepreneur engagé ? Présentez-nous votre parcours depuis votre diplomation.
Après mon master CCA, j’ai intégré directement Deloitte, au tant qu’auditeur financier, où je suis resté 5 ans. En 2015, j’ai rejoint Oney Bank en audit interne, où je suis resté aussi deux années avant de prendre un poste de contrôleur financier. En 2019, j’ai quitté Oney Bank pour un poste de directeur administratif et financier dans une PME familiale quasi centenaire, spécialisée dans le textile industriel : la société Subrenat.
J’ai toujours eu l’envie d’entreprendre ou reprendre une entreprise. Je me suis alors orienté vers entrepreneuriat fin 2020, guidé par une opportunité et des convictions personnelles
Comment êtes-vous devenu un entrepreneur engagé ? Présentez-nous votre parcours depuis votre diplomation.
Après mon master CCA, j’ai intégré directement Deloitte, au tant qu’auditeur financier, où je suis resté 5 ans. En 2015, j’ai rejoint Oney Bank en audit interne, où je suis resté aussi deux années avant de prendre un poste de contrôleur financier. En 2019, j’ai quitté Oney Bank pour un poste de directeur administratif et financier dans une PME familiale quasi centenaire, spécialisée dans le textile industriel : la société Subrenat.
J’ai toujours eu l’envie d’entreprendre ou reprendre une entreprise. Je me suis alors orienté vers entrepreneuriat fin 2020, guidé par une opportunité et des convictions personnelles.
Pourquoi avoir créé l’Équipée verte ?
L’idée de l’équipée verte est née des constats/paramètres suivants :
- Selon moi, le patrimoine des Hauts de France est exceptionnel, varié, mais aussi et surtout méconnu.
- Durant mes 10 ans en entreprise, j’ai constaté que les activités de team-building sont souvent les mêmes, et le nombre d’activités « vertes » par rapport au potentiel de la région est dérisoire.
- Mes loisirs sont en lien avec la nature, et je pratique des sports collectifs. Je souhaite exercer une activité qui me ressemble.
Deux éléments m’ont poussé à me lancer fin 2020 :
- La RSE est désormais prise au sérieux en entreprise. Avec l’Équipée verte, je propose une activité à la fois « S » (sociétale) car je créé du lien entre les entreprises et les acteurs du patrimoine, et « E » car l’activité est verte, respectueuse de l’environnement. Peu d’activité de team-building offre ces 2 dimensions.
- Le COVID : à l’annonce du premier confinement, toutes mes équipes se sont retrouvées en télétravail, malgré une culture d’entreprise où le présentiel était la norme. J’ai tout de suite compris qu’il y aurait un avant et un après le 16 mars 2020 : Il n’y aura pas de retour en arrière au 100% présentiel. Les collaborateurs seront de moins en moins présents, et les besoins de cohésion d’équipe vont aller crescendo.
Vous avez créé un service de team building RSE. Pouvez-vous nous dire comment vous avez été amené à vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale après des années de salariat ?
J’ai toujours eu envie de me lancer mais je ne savais pas quand et comment le faire. J’ai failli quitter Oney Bank pour me lancer, mais je venais d’être papa une seconde fois, et ce n’était pas le bon timing au niveau personnel.
Quand le COVID est arrivé j’ai senti qu’il y avait une opportunité. Le chemin n’était pas évident car j’aimais beaucoup l’entreprise dans laquelle j’étais à l’époque, et j’y apprenais énormément.
J’ai essayé de travailler sur le projet pendant les week-ends mais c’était trop chronophage.
Je devais prendre une décision. Je l’ai prise en 10 minutes. Je me posais beaucoup de questions, alors qu’une seule d’entre elle était pertinente : « Qu’est-ce que j’ai à perdre ? ».
La réponse était simple : rien. Je restais employable.
C’est une expérience enrichissante. L’échec existe certes, mais la réussite aussi. Et puis je ne voulais pas avoir le regret de ne pas l’avoir fait dans 10 ans.
Élément important tout de même : mon employeur s’est montré compréhensif et ne m’a pas freiné dans mon élan.
À qui s’adresse l’Équipée Verte et quels sont vos objectifs ?
La raison d’être de l’Equipée Verte est de faire découvrir le patrimoine régional à ses habitants (par des parcours d’orientation accessibles à tous), via des entreprises, dans le cadre de journée de cohésion, mais aussi pour les particuliers via les offices de tourisme.
Quels sont les services que vous proposez ?
Dans le cadre d’un séminaire/team-building, je prépare des parcours d’orientation sur mesure dans les Hauts de France, pour faire découvrir notre patrimoine régional de manière ludique.
La journée type ? un parcours d’orientation d’une demi-journée (à pied ou en vélo électrique), suivi d’un estaminet, et enfin un temps en équipe l’après-midi pour :
- Du loisir (par exemple : l’initiation à la boule flamande)
- Du culturel (par exemple : escalader le beffroi de Bailleul)
- Un temps de travail en équipe
- Un atelier avec mes facilitateurs/coachs/formateurs partenaires, dont c’est le métier
L’idée est de joindre l’utile à l’agréable, de sortir des normes en proposant du sur-mesure, et de décharger les entreprises de l’organisation chronophage de ces journées.
Mon activité évolue lentement mais sûrement vers l’événementiel : aujourd’hui je peux proposer aussi bien une activité sur une demi-journée, que des séminaires de plusieurs jours et surtout pour tous les budgets.
En termes de RSE, quelles sont les demandes les plus récurrentes des entreprises actuellement ?
Des activités vertes, inclusives (accessibles à tous les collaborateurs) et des interventions qui ont un sens pour l’entreprise, qui permettent de faire écho aux valeurs véhiculées. En pratique pour moi cela veut dire que chaque entreprise, en fonction de son identité et ses aspirations, aura une journée différente.
Comment avez-vous commencé à vous intéresser à la responsabilité sociétale et environnementale ? Comment cela s'est-il produit ?
Assez naturellement, en fait pour moi c’est du bon sens tout simplement ! On parle simplement d’être responsable, respectueux de l’environnement, et vertueux pour la société.
Qu’est-ce que la RSE apporte aux entreprises et aux dirigeants ?
Je pense que la société a profondément changé ces dernières années, et qu’une forte tendance verte se dégage.
Le fait de se mettre à la RSE autrement que par le greenwashing apporte aux entreprises et aux dirigeants une considération de la part de leurs salariés, et du grand public pour les plus connues .
Aujourd’hui, un collaborateur ne peut pas s’impliquer et se sentir impliqué dans une entreprise dont le comportement heurte ses valeurs.
A terme, le RSE apportera bien sûr à la société et à l’environnement, mais aussi aux entreprises elles-mêmes par l’implication et la fidélisation de leur collaborateur sur une socle de valeurs fortes. Pour être plus clair : les entreprises qui ne feront pas de RSE auront du mal à attirer les talents !
Cette année, vous avez intégré le Meet-up RSE de SKEMA pour quelles raisons avez-vous souhaité participer à ce projet ?
Pour deux raisons :
- Une thématique qui me tient à cœur
- L’envie de m’impliquer auprès de SKEMA, qui m’a beaucoup apporté et m’apporte encore aujourd’hui
Quels conseils pourriez-vous partager avec nos étudiants et diplômés pour les aider dans leurs aventures entrepreneuriales ?
Faites preuve de résilience : vous aurez des coups durs et des moments de moins bien.
Si possible, entourez-vous : ne sous-estimez pas la solitude de l’entrepreneur.
Contact : Henri Bervick - Fondateur de l'Équipée verte