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Pierre-Louis Bescond (SKEMA 2004) : Un pionnier aux commandes de l’IA industrielle
Passionné d'informatique depuis l'enfance, Pierre-Louis Bescond a vu dans l'IA et le machine learning une nouvelle frontière à franchir pour révéler des corrélations jusque-là insaisissables. Responsable d'une équipe de data scientists et d'ingénieurs chez Roquette, il ne se contente pas de diriger — il continue de coder, gardant ainsi une connexion directe avec les projets et les technologies les plus pointues. Convaincu des potentialités et des limites de l'IA, il avertit également contre le risque d'une “consanguinité intellectuelle” des modèles. Sous son impulsion, Roquette explore de nouveaux horizons, intégrant l'IA dans des domaines variés allant de l’optimisation de production à la vision assistée. Portrait extrait du 3eme numéro de GLIMPSE.
Dans les abysses de l’IA
« Avant l’IA et le machine learning, nous étions relativement limités dans nos capacités à expliquer des phénomènes avec des statistiques conventionnelles. Le deep learning et le machine learning permettent de trouver des corrélations ou des schémas que nous n’étions pas capables d’identifier avec des régressions simples.»
Tombé dedans
« J’ai toujours eu une grande passion pour l’informatique, depuis l’âge de 6 ans. Un ordinateur, c’est la première chose que j’ai demandée avant un ballon de foot. Cela avait laissé mes parents pantois : dans les années 1980, ce n’était pas aussi commun qu’aujourd’hui.»
Coeur de codeur
« Je suis responsable d’une équipe de data scientists et de data engineers, composée de docteurs en mathématiques, d’ingénieurs ou de statisticiens de haut niveau, mais je continue à coder et à contribuer activement à nos projets. Il est essentiel de rester capable de participer et de maintenir un niveau de connaissance équivalent pour être en mesure d’être efficace sur des thématiques aussi pointues.»
Les mots pour le dire
« Quand OpenAI a entraîné ses premiers modèles, ils ont pris tout ce qui était disponible sur Internet, un corpus entièrement créé par des humains. Mais les machines ont une approche très statistique de la création de contenus. Elles reprennent les mots les plus communs et finiront par générer des textes à partir de textes qu’elles ont elles-mêmes créés. On risque de se confronter à une forme de consanguinité intellectuelle du modèle. Un peu comme dans les sitcoms où moins de 1000 mots sont utilisés pour l’ensemble des épisodes. »
L’IA, à tous les étages de la fusée Roquette
« Roquette a toujours possédé une forte culture de la donnée. Les marchés très exigeants sur lesquels nous sommes positionnés (nutrition, pharma) nous ont toujours imposé un pilotage très fin de nos activités et une traçabilité parfaite grâce aux données. Le programme Usine du Futur a été l’occasion de mettre en oeuvre de premiers modèles utilisant de l’IA pour répondre à nos enjeux d’optimisation de la production... Et les autres fonctions n’ont pas tardé à suivre : prédictions et optimisation des ventes, analyses de vastes corpus documentaires, maintenance prédictive, rétention des talents, vision assistée par ordinateurs… les cas d’usage sont nombreux ! »
DATES CLÉS
Depuis 2022
Head of Data & Advanced Analytics, Roquette
2021 - 2022
Head of Data Science, Roquette
Depuis 2020
Membre du Comité de gouvernance de La Cité de l’IA
2015 - 2021
Future Factory Program Manager, Roquette
2003 - 2015
Directeur des Projets, Rio Tinto
2004
Diplômé de SKEMA Business School, Master Spécialisé en Management de Projets
